Les règles de protection des salariés contre les violences verbales en portage salarial

Le portage salarial est une solution professionnelle de plus en plus prisée, permettant à des travailleurs indépendants d’exercer leur activité sans les contraintes administratives liées au statut d’entrepreneur. Toutefois, ce mode de travail peut également exposer les salariés à différentes formes de violence, notamment verbale. Il est donc essentiel de connaître les règles de protection mises en place pour prévenir ces situations et garantir un environnement sain et respectueux pour tous.

Qu’est-ce que le portage salarial ?

Le portage salarial est une forme d’emploi qui consiste à confier la gestion administrative et juridique d’un travailleur indépendant à une société de portage. Le professionnel conserve ainsi son autonomie tout en bénéficiant du statut et des avantages sociaux d’un salarié classique. La société de portage se charge notamment de facturer les clients et de verser un salaire au travailleur, en déduisant ses frais de gestion et les cotisations sociales.

Les violences verbales au travail : définition et conséquences

La violence verbale désigne l’ensemble des comportements agressifs ou humiliants exprimés par la parole, sous forme d’insultes, menaces, critiques injustifiées ou propos blessants. Au travail, elle peut provenir d’un collègue, d’un supérieur hiérarchique ou même d’un client. Les conséquences pour la victime peuvent être importantes, allant du simple malaise à des troubles psychologiques plus sévères (anxiété, dépression, burn-out…).

La législation en matière de protection des salariés contre les violences verbales

En France, la protection des salariés contre les violences verbales est garantie par plusieurs textes législatifs et réglementaires. Le Code du travail prévoit ainsi que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés (article L4121-1). Cela inclut la prévention des risques liés aux violences verbales.

De plus, le harcèlement moral est spécifiquement encadré par les articles L1152-1 à L1152-6 du Code du travail. Il est défini comme des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité du salarié, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. Le harcèlement peut notamment prendre la forme de violences verbales.

En cas de manquement à ces obligations, l’employeur peut être tenu responsable et sanctionné sur le plan civil (dommages et intérêts) et/ou pénal (peines d’amende voire d’emprisonnement).

Les actions possibles pour les salariés en portage salarial victimes de violences verbales

Les salariés en portage salarial bénéficient des mêmes protections que les autres salariés en matière de violences verbales. En cas de situation conflictuelle, il est recommandé d’adopter une démarche progressive :

  • Signaler la situation à sa société de portage et/ou à son client, pour tenter de résoudre le problème à l’amiable.
  • Consulter les représentants du personnel (délégués du personnel, comité social et économique) ou un conseiller du salarié si l’entreprise ne dispose pas de représentants du personnel.
  • Saisir le médecin du travail ou le référent harcèlement désigné par l’employeur pour obtenir un appui médical et/ou psychologique.
  • Engager une action en justice pour faire valoir ses droits et obtenir éventuellement des dommages et intérêts.

La prévention des violences verbales en portage salarial

Pour prévenir les violences verbales, il est essentiel d’instaurer un climat de confiance et de respect entre les différents acteurs du portage salarial (salarié, société de portage, client). Cela passe notamment par une communication ouverte et transparente sur les attentes et les contraintes de chacun, ainsi que par la mise en place d’outils permettant d’identifier et de traiter rapidement les situations problématiques (cellule d’écoute, charte éthique, formation à la gestion des conflits…).

Il est également important de sensibiliser les salariés en portage salarial à leurs droits et aux dispositifs de protection existants, afin qu’ils puissent réagir de manière appropriée en cas de violences verbales ou d’autres formes de harcèlement.

En conclusion, la protection des salariés contre les violences verbales en portage salarial repose sur une combinaison de mesures législatives, réglementaires et organisationnelles. Il appartient à chacun (salarié, société de portage, client) d’adopter un comportement respectueux et responsable pour garantir un environnement de travail serein et propice au développement professionnel.